« LAGUNES »

« Lagunes » est un projet d’exposition artistique et pédagogique sur les lagunes en Landes de Gascogne ayant pour objectif la sensibilisation de tous, à la vie présente dans ces mares exceptionnelles.

Si vous souhaitez soutenir ce projet, vous le pouvez en m’offrant un café :

Qu’est ce qu’une lagune ?

Dans les Landes de Gascogne, une lagune n’est pas une étendue d’eau marine, mais désigne de petits plans d’eau plus ou moins circulaires où affleure la nappe phréatique.

Retenue comme l’hypothèse la plus vraisemblable par les scientifiques , les lagunes seraient d’origine glaciaire. Lors de la dernière période froide du « Würm », des lentilles de place se seraient formées dans le sol gelé soumis en surface à l’érosion et au transport des sables des Landes. Petit à petit, lors du réchauffement de climat, la fonte de ces lentilles auraient laissé place à des milliers de cuvettes d’eau répandues sur l’ensemble du triangle landais. À l’échelle géologique, la mise en eau des lagunes est récente (6 à 8000ans).

À la différence d’une mare, une lagune ne retient pas l’eau, elle met à jour le niveau de la phréatique ne se remplit et se vide naturellement selon la saison, sa taille et sa profondeur. Ces fortes variations hydriques expliquent la formation de ceintures végétales autour des lagunes composées d’espèces adaptées aux milieux humides et pauvres en nutriments.

Le sol siliceux très pauvre et l’assèchement des lagunes en été rendent les conditions de vie extrêmement difficiles dans ses milieux où seuls vont se développer les organismes les mieux adaptés. Côté insectes, 500 espèces ont été répertoriées sur un même site avec des espèces typiques de Sibérie. La principale qualité qu’offrent les lagunes pour la faune est d’être un milieu humide et ouvert dans la pinède. Elles représentent ainsi des zones de repos et de chasse (oiseaux, chauves-souris), de vie et de reproduction (amphibiens, libellules…).

« Ce sont des dépressions du sol de quelques pieds de profondeur et que rien n’indique de loin à la vue sur le ras de la lande. Leur forme est variable, mais assez souvent elles sont si exactement rondes qu’on dirait réellement creusées de main de l’homme ; c’est une phénomène non moins frappant que l’horizontalité parfaite du sol. Bien qu’il s’en trouve de considérables, la plupart sont assez spacieuses pour qu’un canard posé vers le centre ne puisse échapper au plomb d’un chasseur; c’est bien difficilement d’ailleurs, que celui-ci peut y arriver sans être vu de loin par le gibier. L’imperméabilité de la couche d’alios sous-jacente y conserve très avant dans l’été les eaux pluviales de l’hiver : ce sont les abreuvoirs naturels, mais trop tôt taris, des troupeaux, qui ont, en outre, des puits creusés à leur intention sur la surface de la lande. Il y a aussi des lagunes qui ne se sèchent jamais complètement.

Elles sont fort irrégulièrement disséminées sur la surface de la lande ; quelques-fois une heure de chemin les séparent entre elles, quelques-fois il s’en trouve trois ou quatre renfermées dans une demie-lieue carrée. Pour donner un exemple, dans le vaste triangle embrassé par trois routes qui relient entre eux les villages de Laboueyre, Pissos et Commensacq, il ne s’en trouve que cinq (lou Péysan, les Oumbréyres, celle du bord de la route de Liposthey, Guizoua et Labrit), sans compter le marais de la Garane et les flaques irrégulières ou baréyres.

Les lagunes sont très poissonneuses : brochets, tanches, anguilles, etc. Suivant la nature du sol, l’aspect du poisson est variable : celui de la Garane est très blanc (pech de sabble), celui de Cabardos est doré, noir celui de l’Aygue-Loungue et des Sangluroous (pech de hagne), bleuâtre celui de Pichoulate.

Au mois d’août, quand les lagunes commençaient à sécher, les bergers pêchaient des quantités énormes d’anguilles. C’est aussi grande fête pour les corbeaux, qu’on voit alors fort occupés autour des lagunes à pêcher les grenouilles et le poisson qui leur sont livrés sans défense. »


Dictionnaire de la Grande-Lande 2, Félix Arnaudin, PNRLG édition confluences.
Lagune de la Boyre (Labouheyre), Félix Arnaudin – Musée d’Aquitaine – Ville de Bordeaux

Le projet

Je suis dessinatrice, graveuse et naturaliste. Mon objectif est un mélange tout cela.

Les lagunes sont des zones extraordinaires que j’ai découvert en animation avec la LPO. Je les côtoyais depuis toujours, elles sont présentes sur la commune où j’ai grandi, sans savoir qu’elles étaient là, ni tous les trésor qu’elles renfermaient. J’y ai découvert une passion pour les libellules. C’est justement en cherchant à en voir une nouvelle, la Leucorrhine à gros thorax (Leuccorrhinia pectoralis) il y a quelques années, que j’ai constaté à quel point les lagunes étaient menacées. D’abord triste et en colère par l’idée de ne pouvoir revoir cette libellule tous les ans, puis motivée par la volonté de faire perdurer sa présence.

libellule leucorrhine à gros torax leucorrhinia pectoralis
Leucorrhinia Pectoralis, observation du 23 mai 2020.

Les lagunes vont disparaitre, c’est inévitable. Dans 5 ans, 10 ans, dans 100 ans, du fait de la plantation des pins, de leur comblement, de leur empoissonnement, du réchauffement climatique?

Le but de ce projet est donc simple : une mémoire de cet écosystème et des êtres vivants qui s’y développent, un nouveau moyen de découvrir ces milieux chargés de biodiversité et d’histoire.

Petit à petit

Je travaille actuellement sur ce que je connais des lagunes : les observations que je peux faire, les informations que je peux lire, les sujets que je peux dessiner et graver. Je passe du temps sur le terrain pour observer l’écosystème et ses êtres vivants. J’imagine des moyens graphiques de rendre compte de ce que je vois, de ce que je veux transmettre.

À terme

L’aboutissement de ce projet est sa présentation au grand public sous forme d’une exposition pédagogique et artistique, afin de faire découvrir les lagunes tout en sensibilisant à leur conservation.

Linogravure (Triton palmé)
Linogravure (Fauvette pitchou)
Linogravure (Crapaud calamite)

Vers l’infini et au delà

Si vous souhaitez soutenir mon projet, vous pouvez :

  • participer : en me disant ce que vous savez des lagunes, toutes les idées sont bonnes et pourront en faire naître de nouvelles!
  • échanger : si vous travaillez sur cet écosystème, je serais ravie de vous suivre sur le terrain.
  • encourager et suivre l’évolution du projet
  • partager : plus on est de fous, plus on rit !
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